3 Journeys to Lithuania

Quand Adolfas et Jonas Mekas arrivent à New-York en 1949, ils laissent derrière eux leur pays natal, la Lituanie, tiraillée entre deux occupants, les nazis et les soviétiques. Peu à peu la caméra devient leur moyen dʼexpression et le cinéma envahi leurs vies. 27 années passèrent avant quʼils ne pussent retourner en Lituanie. C'est cette Odyssée, ce voyage de retour au pays, que ces trois films entremêlés retracent. Chaque cinéaste, les deux frères Mekas et Pola Chapelle, la femme d'Adolfas, est à la fois acteur et témoin. Les frères Mekas se retrouvent confrontés aux changements de leur famille et de leur patrie. Pola Chapelle est le regard extérieur qui vient embrasser ces retrouvailles. Ni lituaniens, ni new-yorkais, dʼoù sont-ils maintenant ? Jonas répondrait : « My Country is Cinema ».

« On ne peut pas retourner chez soi – je pensais à ces mots de Thomas Wolfe, mais je ne les disais pas. Les deux frères étaient dans une situation difficile mais restaient déterminés. Nous voulions faire un film sur leur retour au pays après tant d'années. Je prendrai du son avec mon petit Uher et entre deux prises, je ferai mon propre film de famille en 8mm. Un matin, les cinq frères Mekas s'alignèrent pour que l'on puisse les mesurer. La maman Mekas les regarda et parla très solennellement, Adolfas traduisait pour moi. Elle a dit : “Mon mari et moi avons planté cinq bouleaux. Deux sont devenus grands et beaux (Paul et Peter), un autre est devenu tordu (Costas avec sa jambe folle) et deux sont tombés.” Ces deux-là, c'étaient Jonas et Adolfas. Elle les avait perdus. Tout le temps que nous avons passé avec elle, elle ne montra aucune émotion. Mais le jour où elle nous raccompagna à lʼaéroport de Vilnius, j'ai vu des larmes dans ses yeux quand elle embrassa Jonas et Adolfas. Elle les aimait et elle les perdait pour la deuxième fois. »
-Pola Chapelle

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