Marcel Hanoun - Octobre à Madrid

Film ambitieux, et désarmant pour tant de simpli- cité, Octobre à Madrid est un peu le prototype de ce « film du film » à quoi rêve un jour tout cinéaste. C’est ce qu’a filmé Hanoun : comment la vie du cinéaste est intimement film en déroulement, combien floue et réversible est la frontière entre désir et œuvre, film et vie.
-JEAN-LOUIS COMOLLI

Octobre à Madrid, de Marcel Hanoun (1964), est certainement le film qui m’a le plus hanté et nourri depuis près de quarante ans. Avec Octobre à Madrid, le réalisateur signe le premier film qui va servir de matrice à une partie importante de son œuvre : la réflexion sur l’outil caméra et l’écriture cinématographique y dominent, faisant film de la psychologie et de la continuité dramatique. L’auteur transforme ses hésitations, ses doutes, et les conditions difficiles de travail en matériaux constitutifs de l’œuvre. Un des premiers films-essais du cinéma français à voir de toute urgence.
-RAPHAËL BASSAN

Bien que Hanoun ait consacré une grande partie de sa carrière à représenter des opérations mentales et des troubles psychiques en tant que pratique cinématographique, Octobre à Madrid est singulièrement dense avec des traces de vie en dehors de l’esprit. Il pourrait au mieux être qualifié de « film sur la réalisation d’un film sur l’incapacité de faire un film », mais il parvient néanmoins à toucher à quelque chose de tangible et d’humain dans son auto-réflexivité ludique. C’est presque un chef-d’œuvre pour quiconque est intimement lié au sentiment d’échec.
-DAN SULLIVAN